L’ouragan australien Kim Churchill frappe le
Grand Théâtre de Québec
QUÉBEC – Le chanteur et multi-instrumentiste australien Kim Churchill a fait un passage remarqué dans la Vieille-Capitale vendredi soir dernier, lorsqu’il a présenté, en version solo, les chansons de son dernier album Silence/Win au public du Grand Théâtre de Québec.
C’est dans le cadre de sa tournée nord-américaine que Kim Churchill s’est produit à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, le 24 octobre dernier. Le jeune artiste de 23 ans est monté sur scène pieds nus, chevelure de surfeur en bataille, pour interpréter les pièces figurant sur son troisième album en carrière.
«Salut toute la gang!», a-t-il lancé à la foule d’emblée, avec un doux accent typiquement australien. Entouré d’instruments et de lanternes lumineuses, il a débuté la soirée en force avec Single Spark, une pièce puissante et entraînante. Le public, criant à pleins poumons et manifestant ouvertement sa joie, était déjà conquis.
Un talent plus grand que nature
Kim Churchill possède un talent brut et l’exploite à son plein potentiel. Véritable homme-orchestre, chaque partie de son corps contribue à créer les mélodies qu’il livre au public avec fougue et passion. Il joue simultanément de l’harmonica, de la guitare sèche, du carillon et des percussions avec ses pieds, en plus d’apposer sa voix chaleureuse et enveloppante sur chacune de ses compositions. Une polyvalence impressionnante et difficile à concevoir.
Démontrant une aisance et un charme indéniable sur scène, le multi-instrumentiste a transporté l’assistance au cœur d’un voyage musical intense, ponctué d’escales rock, folk et blues. Il a interprété plusieurs pièces tirées de Silence/Win, notamment Window to the Sky, Canopy et Tide. Le musicien a également puisé dans ses albums précédents, soit Detail of distance (2013) et son premier opus homonyme (2011). Il a d’ailleurs joué une chanson figurant sur ce dernier, Smile as He Goes Home, rendant un vibrant hommage à son défunt grand-père.
Une histoire d’amour avec le Québec
Malgré quelques dizaines de sièges vacants, les gens de Québec se sont déplacés pour voir ou revoir le virtuose sur scène. Celui qui parcourt le monde avec sa musique affectionne particulièrement la province de Québec, allant jusqu’à passer ses étés en sol montréalais, et ce depuis quelques années déjà.
«Je suis très content d’être à Québec ! », a déclaré le chanteur qui s’est exprimé en français à plusieurs reprises au cours de sa prestation. Visiblement ébranlé par tout l’amour que la foule lui a témoigné, Churchill a spécifié que chacun de ses concerts au Québec se trouvait parmi ses préférés.
Une ambiance intime et rassembleuse s’est emparée de la salle, recréant l’esprit d’une réunion familiale au bord d’un feu de camp. À la fois habité par sa musique et en communion avec son public, Churchill lui a raconté des parcelles de vie, partagé ses états d’âme et ses questionnements, dévoilant de petites anecdotes au passage.
Le jeune artiste a surpassé les attentes et en a définitivement ébloui plus d’un. «J’en ai vu des spectacles, pis ça c’était le meilleur», a confié Abigaelle Prince, une spectatrice qui connaît le chanteur depuis peu. «Ça va devenir notre préféré. Il fait tout en même temps, ça n’a juste pas de bon sens. Y’est capoté !», a ajouté Catherine Boivin, une autre spectatrice qui voyait Kim Churchill sur scène pour la première fois.
Sous le tonnerre d’applaudissements et la multitude de cris fusant de toute part, le virtuose accorda deux pièces en rappel, dont un classique de Bob Dylan, Subterranean Homesick Blues, auquel il rendit brillamment justice. «Merci d’être venus à mon spectacle. Je m’appelle Kim Churchill. Je viens d’Australie. J’aime le Québec», a-t-il mentionné avant d’interpréter la chanson qui allait clore cette inoubliable soirée.
Témoignant d’une générosité et d’une simplicité désarmantes, le musicien est venu à la rencontre de ses nombreux fans dès sa sortie de scène.
Mo Kenney
C’est à la chanteuse néo-écossaise Mo Kenney que la première partie de la soirée a été confiée. Dotée d’une voix oscillant entre force et fragilité, elle a livré ses compositions avec sincérité et conviction, mettant la table pour le reste de la soirée. Le public, charmé par sa timidité et son indubitable talent, l’a acclamée incessamment en cours de performance. À sa sortie de scène, la salle a ovationné la jeune artiste native d’Halifax. Un beau témoignage d’amour envers la chanteuse, puisqu’un tel évènement ne survient que rarement lors d’une première partie.
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